Verbo, Barde Nemilos

[Yukmouth]

Il était une fois une princesse nommée Vena Maloria. Elle était belle, douce, altruiste et à l'écoute de son peuple; elle était adorée et admirée par tous. Néanmoins, il existait en ce monde une seule et unique personne qui détestait Vena Maloria: sa propre soeur. Jalouse, incapable d'être autant respectée et aimée que sa soeur, cette dernière lança une puissante malédiction sur la princesse. Dans le but d'écarter sa soeur du trône, l'horrible sorcière scella l'âme de celle-ci dans le premier objet qui lui passa sous les yeux : la harpe de Vena. Durant les jours suivants, tous les habitants cherchèrent sans relâche à trouver leur bien aimée princesse, mais en vain, car celle-ci se tenait au même endroit où elle passa la majorité de son temps, c'est-à-dire sa chambre. Vena chercha par tous les moyens à contrer cette malédiction. Elle ne savait pas si elle pouvait se faire entendre, elle pouvait voir, elle tentait de bouger... Après de nombreux mois à rester immobile sur la table de chevet de la chambre, observant ses pairs en deuil et observant sa méchante soeur lui voler sa place, le destin fut enfin en faveur de la princesse. Alors qu'une bonne faisait le ménage de la chambre, elle fit tomber, accidentellement, la harpe du haut de la fenêtre qui était située au sommet de la plus haute tour du château des Malorias. L'instrument fit son atterrissage dans la charrette de Jacques Vinnier, honnête marchand qui trimbalait du fouin. La princesse se trouvait désormais, confortablement, dans la charrette de Jacques Vinnier, sa destination: la cité des Nemilos, ce peuple humain regorgeant de brutes et de criminels de toutes sortes.

Scellée dans cette harpe, cette malédiction prendra fin le jours où la princesse épousera un homme digne d'elle. Le jours où un homme sera amoureux d'elle en tant que harpe, elle pourra retrouver son petit corps d'humaine. Certes, c'était sans espoir, comment réussir à faire tomber un homme amoureux d'elle alors qu'elle n'est même plus humaine. Elle se rongea de l'intérieur alors qu'elle s'approchait de plus en plus de la cité, ruminant sur son sort, quel genre de Nemilos allait accepter de s'approprier une harpe? Mais pire encore, quel genre de Nemilos allait tomber amoureux d'une harpe?

-La ferme enfoiré! Ce n'est pas de la chance! cria Verbo.

-Tu n'es rien d'autre qu'un petit chanceux, Verbo, cria l'un des hommes avec lesquels Verbo jouait aux cartes.

-Qui plus es, tu es bien trop stupide pour être en mesure de compter les cartes! poursuivi l'un des joueurs.

Alors qu'on lui criait dessus, le regard affreux de Verbo examinait les alentours. Son oeil gauche, complètement blanc avec un X en son centre, examinait toutes les personnes de la tavernes les uns après les autres, alors que son oeil droit continuait de regarder les joueurs qui criaient en sa direction. Alors qu'il se faisait postillonner dessus, Verbo s'amusait à faire tournoyer dans sa main droite, une main sans peau nos chair, squelettique, une pièce d'or qu'il venait de gagner dans la partie. Lorsque les hommes finirent de crier, il lança une réplique sema la pagaille dans la taverne...

-Chanceux? non... ce n'est pas de la chance, pas plus que la fois où j'ai couché avec femme, c'est-à-dire hier soir.

Cette réplique captiva l'attention de son oeil macabre, ce qui fait que pour une fois, les deux yeux de Verbo examinait ses adversaires de carte.

Cette insulte enragea l'homme qui, à l'aide de trois autres joueurs, s'attaqua à Verbo. Alors que deux hommes tenaient le sombre personnage en place, le soi-disant cocu commença à le marteler de coups au ventre et au visage. Alors qu'il se faisait frapper, un sombre aura se formait dans le visage de Verbo, qui ne faisait que fixer son assaillant sans broncher.

Lorsque les hommes eurent terminé avec lui, ils le sortirent de force de la taverne et le balancèrent en direction de la rue. Verbo termina sa chutte dans une charrette pleine de fouin piquant. Ébranlé, il y resta allongé un certain temps. Reprenant ses esprits et sur le point de quitter son lit de fouin, une douce voix féminine attira son attention.  "S'il vous plait... monsieur..." disait cette mélodieuse voix. Verbo regarda partout autour, mais il ne voyait personne, la rue était déserte. La voix se fit entendre de nouveau, mais cette fois-ci, il semblait qu'elle venait de la charrette elle-même. Verbo enfonça ses mains et ressorti, de sa main squelettique, une splendide harpe de couleur bleu poudre, très peu virile.

-Impossible que ce sois toi qui m'ai parlé, harpe, ce n'est que mon imagination n'est-ce pas?

-C'est bel et bien moi, monsieur, répondit la petite voix tremblotante de la harpe.

En entendant la voix de la harpe, un sourire se forma sur les lèvres de Verbo, laissant paraître ses dents jaunes et pointues.

-Une harpe qui parle, je suis un homme riche...

-S'il vous plait... répondit la harpe mais elle n'eut le temps de finir sa phrase puisque Jacques Vinnier arrivais pour questionner Verbo.

-Que faites-vous dans mon chariot monsieur?

-Je reprenais ma harpe, répondit Verbo, lunatique, toujours en train de penser aux possibilités qu'offre le fait d'avoir une harpe magique.

Et voilà que la princesse était la propriété d'un des être les plus malicieux qu'ait foulé ces terres, Verbo, Nemilos. Serait-il possible que ce dernier soit l'élu qui viendra rompre la malédiction? Est-il possible que cet abominable personnage aime une femme? En fait, est-il possible qu'il aime qui que ce soit ? Lorsque la harpe examinait son détenteur, elle n'y voyait qu'un monstre primitif n'ayant aucune empathie. D'où proviennent ces nombreuses blessures sur son corps? Quel est cet oeil macabre qui ne cesse de fixer la harpe depuis un certains temps? Comment a-t-il perdu son bras? Cet homme semble renfermer un passé tragique. Quelle est son histoire? La princesse voulait apprendre à connaître cet homme. Est-ce que le coeur de cet homme est souillé à vie et y a-t-il espoir de ramener cet homme? La princesse n'avait aucun choix, elle devra accompagner Verbo à travers ses différentes péripéties. Elle doit accepter son sort et devenir la servante de cet odieux protagoniste. À partir de maintenant, les dés sont lancés, la partie d'échecs est commencée, elle doit jouer ses cartes avec finesse si elle veut que cet homme apprenne à l'aimer. C'est ici que commence la relation entre Verbo et sa harpe magique...

[wox]

Très bien !! Bonne exemple de BG ! jaime !